Génocide comme "légitime défense" — Les médias occidentaux complices du génocide à Gaza
Aucune excuse pour le génocide

Génocide comme "légitime défense" — Les médias occidentaux complices du génocide à Gaza

Le génocide actuel est l’aboutissement d’une spirale de violence qui dure depuis 1948 et qui est passée sous silence par les puissants en Occident depuis des générations. Les médias présentent ce génocide comme de la légitime défense — mais ils ne sont rien d'autre que des complices.
Peter Hänseler
mar. 15 juil. 2025 4544 27

Cet article a été republié par: sonar21.com ; Globalbridge.ch; uncutnews.ch; seniora.org; nachdenkseiten.de

Introduction

Cet article traite d’un sujet plus que répugnant : un génocide commis au grand jour, non seulement relayé par la plupart des médias occidentaux, mais justifié d’une telle manière que ceux qui s’y opposent — qu’ils soient juifs ou non-juifs — sont attaqués, diffamés et menacés de la manière la plus ignoble qui soit.

Il n’est pas seulement difficile, mais carrément dangereux de s’opposer à une force aussi écrasante. Pourtant, nous avons décidé de le faire.

Imaginez comment vous aimeriez répondre à la question que votre petit-enfant, assis sur vos genoux dans vingt ans, pourrait vous poser : "Grand-père, que pensais-tu de l'époque où des bébés étaient massacrés au vu et au su de tous ? — Pourquoi tout le monde est-il resté silencieux ? — Est-ce que toi aussi, tu es resté silencieux ?"

Tout a commencé par un mensonge fondateur

Je suis né à Zurich en 1964, et dès ma plus tendre enfance, on m'a inculqué l'axiome suivant : « Les Israéliens sont les gentils et les Palestiniens sont des terroristes ». Nos parents et nos enseignants nous ont inculqué cette idée, et nous étions d'autant plus à l'aise avec cette croyance que nous pouvions voir à la télévision nos héros israéliens vaincre les méchants Arabes dans toutes les guerres. Le bien triomphait, nous étions du bon côté de l'histoire et nous chantions des chansons en hébreu pendant les cours de religion dans un lycée protestant.

"Les Israéliens sont les gentils et les Palestiniens sont des terroristes"

J’ignorais totalement que cette vision n’avait rien à voir avec la réalité. Mes amis et mes connaissances étaient dans le même état d’esprit — et ce, pendant des décennies.

C’est du scepticisme que naît la réalité

Lorsque j’ai voyagé pour la première fois à Moscou en 1997, j’ai été confronté à un trait de caractère des Russes totalement étranger aux Occidentaux : le scepticisme. Les Russes ont cette particularité — ou plutôt : cette capacité — de prendre connaissance de toutes les informations qu’on leur donne — qu’elles viennent des médias ou du gouvernement — et, au lieu de tout croire, de tout remettre en question.

La découverte du scepticisme m’a profondément marqué et a influencé durablement ma façon de penser. Il faut bien l’admettre : questionner est bien plus éprouvant que croire. Comme la plupart des gens croient presque tout ce qu’on leur dit — parents, enseignants, pasteurs, politiciens et médias — les sceptiques, en Occident, se retrouvent dans une minorité aussi rare qu’incomprise. Pire encore, les politiciens et les médias ajoutent une "touche démocratique" au débat. Ils insinuent que l’opinion majoritaire est forcément la bonne. C’est une absurdité totale, mais beaucoup croient encore à ce conte.

Depuis une trentaine d’années, j’ai eu beaucoup de retard à rattraper. Internet m’a grandement aidé dans cette tâche, en offrant un accès direct à des sources échappant au contrôle des puissants et à leur monopole sur le récit dominant. Cela dit, il convient de rester vigilant : le Web est aussi un terrain fertile pour les mensonges et la désinformation. Cela dit, pour qui fait preuve de scepticisme, Internet ouvre un univers où il devient possible de rassembler les faits.

7 octobre 2023 — Le déclencheur de la "solution finale"

La série Bains de sang

Lorsque le Hamas a attaqué le 7 octobre 2023 et que, quelques heures plus tard, circulaient déjà des récits de bébés décapités et de viols de masse commis par ces monstres, nous avons décidé d’attendre : nous ne sommes pas un média d’information. Nous avons saisi cet événement comme une occasion d’écrire une série sur les bains de sang.

"Les puissants de ce monde sont capables d’utiliser n’importe quel moyen pour atteindre leurs objectifs — absolument n’importe lequel !"

Notre objectif était de montrer que les bains de sang — souvent provoqués par les "victimes" elles-mêmes — servent régulièrement à justifier d’autres massacres, encore plus sanglants, sous forme de guerres. Au passage, nous avons réalisé que le récit américain du 11 septembre ne pouvait tout simplement pas tenir la route. Les conclusions de cette série tiennent en une phrase : « Les puissants de ce monde sont capables d’utiliser n’importe quel moyen pour atteindre leurs objectifs — absolument n’importe lequel ! »

Image d’illustration de notre série "Les bains de sang changent le monde — 14-29 octobre 2023

Israël — de victime à bourreau puis à victime : un va-et-vient depuis 80 ans (Série)

Ce n’est qu’en novembre que nous avons décidé d’aborder la question d’Israël et de publier une série en cinq volets sur le sujet, entre le 5 novembre 2023 et le 29 décembre 2023, comme suit :

Dans la Partie 1 (1914-1948) de notre série sur l’histoire d’Israël, nous avons éclairé la période qui précède la fondation de l’État. Une phase de spoliation des terres, légale et illégale, à l’issue de laquelle l’État d’Israël a été proclamé unilatéralement, en contradiction avec la résolution 181 de l’ONU et contre la volonté des États arabes. Le résultat fut la guerre dès le premier jour.

La Partie 2 (1948-1956) se termine avec la crise de Suez. À l’issue de cette deuxième guerre, la Grande-Bretagne perdit sa position dominante au Moyen-Orient. Depuis lors, Israël s’aligne sur les États-Unis sur toutes les questions. Un autre résultat fut le stationnement de troupes de l’ONU à la frontière entre Israël et l’Égypte.

En plus de la guerre des Six Jours et de la guerre du Kippour, la Partie 3 (1956-1973) traitait d’un sujet qui retient peu l’attention géopolitique lorsqu’il est question d’Israël : sa stratégie de l’eau. C’est pour le moins surprenant, car Israël mène aussi sur ce point une politique extrêmement cohérente, sans considération pour les intérêts de ses États voisins.

La Partie 4 portait sur la guerre du Liban de 1982, une guerre qu’Israël mena hors de son territoire dans le but de détruire l’OLP palestinienne. Une organisation de libération dont la branche armée avait été expulsée de Cisjordanie vers la Jordanie par Israël lors de la précédente guerre du Kippour, puis vers le Liban par l’État jordanien après une tentative d’imposer violemment des revendications politiques en Jordanie.

La Partie 5 couvre la période allant de 1993 à nos jours. Nous y examinons les Accords d’Oslo signés cette année-là, après lesquels l’OLP a progressivement perdu toute influence, tandis que le Hamas s’est imposé comme un acteur de plus en plus central pour les Palestiniens.

Image d’illustration de notre série « Israël — de victime à bourreau puis à victime : un va-et-vient depuis 80 ans » — du 5 novembre au 29 décembre 2023

Traiter de l’histoire d’Israël et des massacres a été une expérience profondément révélatrice — non seulement pour nos lecteurs, mais aussi pour moi-même. Pourtant, il m’était évident dès le départ qu’il serait difficile de changer la manière dont la majorité des gens perçoivent le monde, une vision que j’avais moi-même intégrée pendant des décennies, nourrie par des propagandistes de tous bords et sous des formes diverses. La plupart des gens ne sont tout simplement pas enclins au doute, et rares sont ceux qui peuvent — ou veulent — consacrer les quelque 200 heures nécessaires pour déconstruire un récit enjolivé et découvrir qu’il dissimule en réalité un cauchemar. Et pourquoi le feraient-ils, quand ce récit rassurant les berce et leur permet de dormir en paix ?

Faits et terminologie

Un génocide est en train d’être acheté

Nous abordons ici un sujet brûlant, où la simple exposition des faits équivaut déjà à une attaque frontale contre un groupe si riche et puissant qu’il peut influencer, voire déterminer, le résultat d’élections présidentielles (Miriam Adelson), commettre un génocide contre des femmes et des enfants en pleine lumière, tout en se présentant comme victime — et obtenir des médias qu’ils relayent favorablement ce comportement monstrueux. C’est la première fois dans l’histoire humaine qu’un génocide est présenté au monde comme une guerre.

Dans cet article approfondi, nous ne formulons nos opinions qu’après avoir établi une base factuelle solide, que même tout l’argent du monde ne saurait discréditer.

Miriam Adelson a versé 100 millions de dollars américains dans les caisses de Donald Trump. Le prix : se tenir devant trois drapeaux — deux israéliens et un américain — un signe clair des intérêts auxquels la politique américaine est désormais alignée ? Source: The Times of Israel

Le sionisme n’est pas une religion, mais un mouvement qui recourt à des moyens criminels

Il est essentiel de distinguer le sionisme du judaïsme. Le sionisme est un mouvement politique, non une religion. Son objectif est, dans un premier temps, l’établissement, la justification et la préservation d’un État-nation juif en Palestine, et dans un second temps, la réalisation du projet du Grand Israël. Il s’agit donc d’un projet à visée politique, et non religieuse. Cette distinction fondamentale est volontairement brouillée par les sionistes, les responsables politiques occidentaux et les médias.

Les sionistes entretiennent délibérément la confusion entre les termes « sionisme » et « judaïsme », utilisant le judaïsme comme un bouclier pour leurs objectifs politiques, qu’ils poursuivent par des moyens souvent illégaux ou criminels. Dès qu’une critique est formulée à l’encontre des actions des sionistes, leurs opposants sont aussitôt qualifiés "d’antisémites", non seulement par les sionistes eux-mêmes, mais aussi par la quasi-totalité des politiciens et médias occidentaux.

Des sionistes non juifs contrôlent la politique américaine

Il existe de nombreux sionistes qui ne sont pas juifs. Il n’existe pas de chiffres officiels, mais certaines estimations avancent que 50 % des sionistes ne sont pas juifs. Bien entendu, les sionistes rejettent ce type d’affirmation comme une "théorie du complot". Alors examinons où se rencontrent l’argent et le pouvoir aux États-Unis, au sein même du gouvernement actuel. Outre le don massif bien connu de Miriam Adelson à Donald Trump, des hordes entières d’hommes politiques américains sont achetés en masse, parlant et votant ainsi systématiquement dans l’intérêt d’Israël. Dans le 119ᵉ Congrès des États-Unis (532 membres), seuls 32 sont juifs (environ 6 %). Pourtant, depuis 1948, le Congrès américain — composé à 87 % de chrétiens — vote de manière résolument sioniste (figures: Pew Research).

Pour obtenir une majorité au Congrès, il faut 50 % des voix plus une (soit 266 + 1). Cela signifie qu’au minimum 235 non-juifs votent aux côtés des 32 juifs pour soutenir une politique ouvertement sioniste des États-Unis, portant ainsi la part non juive des sionistes au Congrès à environ 88 %.

Le sionisme : une affaire rentable pour les politiciens sionistes américains

De nombreux membres du Congrès peuvent être qualifiés de sionistes chrétiens, parmi lesquels Lindsey Graham, Ted Cruz, Marco Rubio, Mike Johnson, Mike Huckabee et bien d’autres. Le American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) joue un rôle central dans le maintien d’un soutien bipartisan à Israël. Il s’agit de la seule organisation de lobbying contrôlée depuis l’étranger qui ne soit pas soumise à la Foreign Agents Registration Act (FARA) aux États-Unis.

Des politiciens comme Graham, Rubio ou Johnson ont reçu d’importantes contributions de campagne de la part de donateurs pro-israéliens (via l’AIPAC), avec une moyenne d’environ 125 000 dollars pour les élus soutenant Israël, contre seulement 18 000 dollars pour ceux exprimant davantage de soutien à la Palestine. Le génocide à Gaza s’avère ainsi très lucratif pour leurs soutiens politiques aux États-Unis. Source : The Guardian.

Objectif des sionistes : le Grand Israël

De la théorie du complot au fait établi

L’objectif des sionistes va bien au-delà de l’État d’Israël actuel. Leur but est la création du Grand Israël. Jusqu’à récemment, toute personne évoquant ce projet était immédiatement taxée de théoricien du complot. Mais aujourd’hui, les sionistes eux-mêmes parlent ouvertement de leurs ambitions.

À titre d’exemple, Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, déclarait en octobre 2024 :

Bezalel Smotrich – Source: Times of Israel
"Je veux un État juif qui inclue la Jordanie, l’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Irak, la Syrie et le Liban".
Bezalel Smotrich

Désormais, les choses sont claires.

Il existe d’innombrables cartes montrant différentes variantes, mais dans l’ensemble, elles présentent toutes l’image suivante :

Source - Islam21.com

Les pays suivants feraient donc bien de se préparer : l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, l’Irak, la Syrie et le Liban.

Le slogan israélien « Du fleuve à la mer » dissimule volontairement l’objectif réel : pendant des années, on a laissé croire que les revendications territoriales israéliennes allaient du Jourdain (« fleuve ») à la Méditerranée (« mer »). En réalité, elles s’étendent du Nil à l’Euphrate.

Chypre en danger ?

D’autres cartes circulent sur Internet et représentent le projet du Grand Israël à une échelle encore plus vaste — comme une carte publiée par l’agence de presse turque le 10 octobre 2024.

Source: Sigmalive.com

Sur cette carte, le Grand Israël inclut également des parties de la Turquie et de Chypre. Je publie cette carte pour une raison précise : depuis quelque temps, de vastes zones de Chypre sont achetées par des Israéliens — ils veulent un nouvel Israël, un second Israël. Le même phénomène s’est produit en Palestine avant la fondation de l’État d’Israël. Les citoyens et les responsables politiques chypriotes ne s’inquiètent donc pas sans raison. Dès la fin du XIXe siècle, Chypre avait été envisagée comme une solution temporaire pour l’établissement de réfugiés juifs — une étape vers Israël. Depuis le déclenchement de la guerre Israël-Iran, des milliers d’Israéliens ont afflué à Chypre, malgré l’interdiction de voyager.

Sur X, on trouve d’innombrables avertissements de Palestiniens à destination de la population chypriote, comme celui-ci :

Toute critique de la colonisation de Chypre est naturellement rejetée par les Israéliens comme de l’antisémitisme. Si j’étais chypriote, je serais inquiet.

Le génocide en mots et en images

Pour beaucoup, les crimes ne sont même pas perceptibles visuellement. Ce que l’on ne voit pas n’existe pas. Pourtant, les preuves sont faciles à trouver — notamment sur X — mais absentes des médias traditionnels.

J’ai passé deux jours à regarder des atrocités dans le cadre de mes recherches. Le prix : plus d’une semaine de nuits blanches. Mon but n’est pas de plonger nos lecteurs dans l’insomnie, mais de leur donner l’énergie et les arguments nécessaires pour se lever et agir.

C’est pourquoi nous présentons ici des images qui, sans provoquer de cauchemars, devraient suffire à prouver qu’un génocide est bel et bien en cours.

Il est fort possible que certains contenus partagés ici ne soient plus accessibles au moment où vous lisez ces lignes. Ce qu’ils montrent ne correspond pas au monde que les gouvernements souhaitent que vous voyiez. Dans ce cas, les liens seront inactifs.

Destruction totale de Rafah

Rafah avant la destruction - Source: Britannica
Rafah aujourd’hui – Source: AFP News Agency

Des enfants, probablement trop jeunes pour aller à la maternelle, ramassent de la farine à Gaza.

Toute l’aide est arrivée trop tard pour Ayoub Saber Abu Al‑Hussain, 29 ans : il est mort de faim.

Source: https://x.com/DropSiteNews/status/1939975326089593266

Le Parlement israélien (Knesset) débat de la question suivante : est-il acceptable de violer des prisonniers palestiniens ?

Un soldat réserviste israélien témoigne à Sky News des assassinats indiscriminés de civils innocents à Gaza par l’armée israélienne.

Tsahal bombarde un camp de réfugiés à Gaza.

Le Premier ministre Netanyahu : « Free Palestine, c’est juste la version actuelle de “Heil Hitler !” »

Moshe Feiglin : "L’ennemi, ce n’est pas le Hamas. Chaque enfant, chaque bébé à Gaza est un ennemi".

Race supérieure contre un petit garçon de trois ans.

De nombreux Juifs s’opposent au sionisme et à Israël

Dénoncer le génocide revient, selon les médias, à faire preuve d’antisémitisme

Parallèlement à la justification du génocide commis au vu et au su de tous, les médias occidentaux s’acharnent à empêcher que soit dévoilée leur manipulation consistant à confondre délibérément sionisme et judaïsme. Et cela devient particulièrement évident lorsque ce sont des Juifs eux-mêmes qui dénoncent ce mensonge — ce qui se produit désormais de plus en plus souvent.

Si vous cherchez les termes « Rabbis against Genocide » ou « Rabbis against Zionism » sur X, vous trouverez aisément de nombreux exemples. Les grands médias perdent le contrôle de leur récit mensonger. Il n’est donc pas étonnant que la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) — l’un des relais les plus influents du discours sioniste dans le monde germanophone — accuse Grok, l’intelligence artificielle du réseau X lancé par Elon Musk, "d’antisémitisme" : « Le chatbot d’Elon Musk tient des propos antisémites ». La peur des médias de voir s’effondrer leur "récit de l’antisémitisme" est compréhensible, car si ce récit tombe, ils apparaîtront tels qu’ils sont : des psychopathes complices d’un génocide.

Parmi les nombreuses voix juives que l’on peut trouver en ligne, nous présentons ici deux déclarations : l’une d’un rabbin orthodoxe, l’autre d’un journaliste israélien renommé.

Rabbin Goldberg – bref et clair

“Israël n’est pas un État juif.
On ne peut pas transformer une entité religieuse et collective millénaire en nationalité simplement parce que cela arrange les sionistes.
Oui, des Juifs vivent en Israël, et nous prions pour leur sécurité, mais cela ne fait pas d’Israël le pays de tous les Juifs du monde. Fusionner judaïsme et sionisme est le meilleur moyen de créer plus d’antisémitisme.”
Rabbi Goldberger – 8 Juillet 2025

Gideon Levy, journaliste israélien

Des milliers de Juifs, orthodoxes ou non, s’opposent aux politiques israéliennes et prennent clairement position contre le sionisme. Ces voix sont rarement entendues — sauf sur X — et je n’ose imaginer les risques qu’encourent ces personnes courageuses. Elles ont toute mon admiration. Je ne saurais dire combien de Juifs sont en désaccord avec les politiques abjectes d’Israël et sont condamnés au silence par la peur des représailles sociales ou médiatiques.

Pourquoi les bourreaux nazis étaient-ils haïs — parce qu’ils étaient chrétiens ?

C’est un fait : les nazis et leurs collaborateurs ont massacré six millions de Juifs et plus de 15 millions de civils soviétiques. Est-il légitime de haïr ces psychopathes ? — Je le pense.

“Le plus grand mensonge de ce génocide : prétendre que ceux qui s’y opposent sont antisémites.”

Détestons-nous ces criminels parce qu’ils étaient des nazis génocidaires, ou à cause de leur religion ? On peut supposer que pratiquement 100 % des bourreaux étaient chrétiens. Je n’ai jamais entendu dire que les chrétiens auraient été détestés collectivement en raison de la Shoah. Alors pourquoi devrait-on haïr les Juifs lorsque des Israéliens sionistes massacrent des Palestiniens — simplement parce que de nombreux bourreaux sont juifs ?

Une fois que l’on comprend cette logique, on retire aux psychopathes — auteurs et défenseurs de ces crimes — leur principal outil de manipulation : faire croire que critiquer un génocide revient à être antisémite.

Un État oppressif — dirigé par des psychopathes — soutenu par son propre peuple

Israël a été proclamé unilatéralement en violation de la célèbre Résolution 181 de l’ONU, qui prévoyait une solution à deux États. L’État d’Israël est donc une entité sans fondement juridique clair et ne dispose pas d’un « fondement légal à son existence », mais simplement d’un « droit à exister », accordé sous forte pression des États-Unis et du Royaume-Uni par une majorité des membres de l’ONU. On pourrait alors s’attendre à ce qu’un État fondé sur des bases aussi fragiles fasse preuve d’un soin particulier dans le respect des droits de ses habitants et de ses voisins. Pourtant, la réalité démontre tout le contraire.

Depuis 1948, l’État d’Israël adopte un comportement de plus en plus proche de celui de l’Allemagne nazie. Il élimine systématiquement la population arabe depuis près de 80 ans, instaure un régime d’apartheid, et semble avoir saisi l’occasion du 7 octobre 2023 pour lancer une "solution finale" au problème palestinien. Jamais dans l’histoire de l’humanité un peuple ne s’est comporté de manière aussi révoltante au grand jour tout en osant se présenter comme une victime, et en qualifiant son comportement génocidaire de "droit à la légitime défense".

Golda Meir – Première ministre d’Israël de 1969 à 1974. Ne vous fiez pas à son apparence de grand-mère : elle était loin d’être douce ou modérée.
“Nous ne pardonnerons jamais aux Arabes de nous avoir forcés à tuer leurs enfants.”
Golda Meir

Les médias occidentaux complices du génocide

Les complices sont punis comme les auteurs principaux

Il est évident que la quasi-totalité des médias commerciaux en Occident déforment les faits de manière systématique, falsifient l’histoire et, en tant que mercenaires de l’information, ne se contentent pas de promouvoir le génocide : ils y contribuent activement — ce qui fait d’eux des complices.

En droit pénal, on distingue la complicité de la coaction. Dans le cas de la complicité, la contribution est secondaire mais facilite l’acte. Dans le cas de la coaction, elle est causale pour la réalisation de l’infraction. La contribution n’a pas besoin d’être équivalente à celle de l’auteur principal, mais elle doit être déterminante dans la commission du crime.

Si les médias rapportaient les faits de manière objective et honnête, un tel génocide serait impossible : les populations du monde exigeraient de leurs gouvernements une rupture immédiate avec Israël, ce qui priverait ce dernier des moyens financiers et militaires nécessaires à la poursuite des crimes.

Les médias occidentaux sont donc coupables de complicité. Et les complices sont juridiquement passibles des mêmes peines que les auteurs directs. Aucune atténuation n’est prévue pour ce type de participation, car un génocide ne peut être exécuté sans la collaboration des médias.

Le précédent de Nuremberg : Julius Streicher

Cette position n’a rien d’excessif. Julius Streicher, rédacteur en chef du journal antisémite nazi Der Stürmer, a été pendu à Nuremberg en 1946 aux côtés des principaux criminels de guerre. Les journalistes et dirigeants de médias concernés aujourd’hui feraient bien de se livrer à un sérieux examen de conscience.

Écrire peut être dangereux — Julius Streicher à la fin de sa carrière — 16 octobre 1946 — Source: Getty Images

Dans ce qui suit, nous analysons les pratiques et les déclarations de deux organes de presse issus de pays germanophones, représentatifs de la quasi-totalité des médias en Occident, bien que, contrairement à l’Europe, des voix critiques se fassent de plus en plus entendre aux États-Unis.

ARD, la première chaîne de télévision publique allemande, devrait, après les crimes allemands d’il y a quelques décennies, savoir mieux que quiconque où mène la propagande. Pourtant, elle se distingue aujourd’hui par un comportement d’une duplicité presque diabolique. Nous mentionnons également l’hebdomadaire suisse Weltwoche, qui aime se présenter comme un justicier de la vérité façon Robin des Bois, mais qui échoue totalement face au plus grand crime de ce début de XXIe siècle, trahissant non seulement les victimes du génocide, mais aussi son lectorat.

La télévision publique allemande sur les traces du Dr Goebbels, rien que ça

Dix jours après le début de ce qui apparaît comme la "solution finale" au problème palestinien, le rédacteur en chef de la première chaîne allemande (ARD), Oliver Köhr, a distribué en interne un lexique sur la manière de couvrir le conflit au Moyen-Orient. Ce document, destiné à un usage strictement interne, a vraisemblablement fuité grâce à un employé écœuré par cette approche goebbelsienne. Ce lexique donne au lecteur un aperçu saisissant de la perfidie avec laquelle la direction de la télévision publique allemande a tenté d’endoctriner ses propres journalistes à coup de demi-vérités pseudo-scientifiques, pour justifier un génocide en direct. Nous en avons rendu compte dans notre article :
"Le lexique de l’ARD justifie un génocide – Le Dr Goebbels en serait fier".

À gauche : Oliver Köhr, rédacteur en chef de l’ARD, en père de famille à l’allure douce et rassurante
À droite : Bébés palestiniens massacrés — Source : ForumGeopolitica.com

La Weltwoche suisse, elle aussi, complice

L’hebdomadaire suisse Weltwoche, dont l’éditeur et rédacteur en chef aime se présenter comme un intellectuel critique, un Robin des Bois de la vérité qui remet tout en question, ne remet rien en question dès qu’il s’agit de génocide — il relaie fidèlement la ligne sioniste.

Dans son émission Weltwoche Daily, Roger Köppel a déclaré le 6 décembre 2024 (citation abrégée — lien vers l’émission complète) :

"Amnesty International accuse Israël de génocide. Pour une fois, arrêtons d’appeler tout “génocide”. […] Je ne connais qu’un seul génocide, ou tentative de génocide. Celui des Juifs. […] Maintenant, je dis quelque chose sur la situation à Gaza. Ce n’est pas un génocide. Si les Israéliens voulaient commettre un génocide, ce serait plus simple. Il leur suffirait de balayer Gaza avec des tapis de bombes. […] Le mot “génocide” est devenu l’arme de ces moralisateurs , de ces woks — même à droite — qui le manipulent à tout-va et en vident ainsi le sens. Il y a beaucoup de Palestiniens en Jordanie — ils ne sont pas assassinés."
Roger Köppel - Éditeur et rédacteur en chef de la Weltwoche – Weltwoche Daily – 6 décembre 2024

Ces propos ne répondent à aucune exigence minimale — ni journalistique, ni humaine, ni intellectuelle.

  • Le génocide est un crime. Un simple coup d’œil au site de l’ONU ou aux travaux de la CPI aurait suffi à rattacher les actions d’Israël à cette qualification juridique, même pour un non-juriste. Il ne faut pas être un intellectuel pour cela — juste faire preuve de bon sens et y consacrer dix minutes.

  • Il nie aussi des faits établis : il prétend qu’Israël pourrait “commettre un génocide” en bombardant massivement Gaza — mais c’est précisément ce qu’Israël est en train de faire.

  • Pourquoi Köppel s’évertue à nier un génocide qu’il justifie par ailleurs est difficile à comprendre. Contrairement à lui, les responsables israéliens ne nient même pas le caractère génocidaire de leur action ; ils considèrent qu’ils y ont droit, tout en se posant en victimes — voir la citation de Golda Meir.

  • Lorsqu’il affirme qu’il n’existe qu’un seul génocide — celui commis par les Allemands contre les Juifs — il adopte exactement le discours dominant en Israël : “nous sommes les victimes, les seules victimes”. Il insulte au passage les peuples ayant subi les pires atrocités, notamment les populations soviétiques. Dans son zèle sioniste, cet expert autoproclamé de la Russie semble avoir “oublié” que les nazis ont massacré entre 15,9 et 17,4 millions de civils dans l’Union soviétique. Köppel ne mentionne même pas le plus grand génocide de l’histoire humaine en nombre de victimes.

  • Quant à son affirmation selon laquelle les Palestiniens vivant en Jordanie ne sont pas assassinés, on ne sait que penser : faut-il comprendre que, pour survivre, les Palestiniens n’ont qu’à fuir leur terre natale ?

  • Köppel justifie également le génocide à Gaza en comparant les actions de Netanyahou à celles du président Poutine en Ukraine. Il omet cependant de préciser que ce dernier n’est pas poursuivi pour génocide par la CPI, mais pour une prétendue “déportation d’enfants” — accusation aujourd’hui abandonnée, y compris par les Ukrainiens. Et pourtant, Köppel connaît ce dossier, puisqu’il a interviewé Maria Lvova-Belova à Moscou en mai 2023 sur ce sujet.

Weltwoche a définitivement perdu toute boussole morale lorsque le journal a publié, le 4 juillet 2025, un article intitulé Les plus grands ennemis des Juifs sont — des Juifs”, dans lequel l’auteur — un certain David Klein — traite de “Juifs de tolérance” ceux qui s’opposent au génocide en Israël.

Les rédacteurs de la Weltwoche étaient manifestement conscients du caractère extrêmement problématique de cet article, puisque la fonction de commentaires a été désactivée pour la première fois sur le site Weltwoche Online. Cet article relevait davantage d’un service rendu aux sionistes que d’une contribution ouverte au débat avec les lecteurs payants. Ne pouvant commenter directement sur le site, certains lecteurs nous ont adressé leurs réactions et nous ont indiqué que leurs questions envoyées à la rédaction concernant la désactivation des commentaires étaient restées sans réponse. Plusieurs lecteurs ont comparé l’article au Stürmer nazi.

Comment un père de famille peut-il justifier le massacre d’enfants ?

En tant que père, je suis incapable de comprendre qu’on puisse, sous quelque prétexte que ce soit, justifier un tel acte. Il faut croire que ceux qui exécutent — ou soutiennent — un génocide sont capables d’activer un mécanisme dans leur conscience qui leur permet de distinguer entre leurs propres enfants et les enfants des “sous-hommes”. L’histoire en a déjà fourni des exemples.

Rudolf Höss se montre dans sa villa à Auschwitz comme un père aimant de cinq enfants (1943) — Source : Geo-Wissen

Pourquoi les médias agissent-ils ainsi — l’argent gouverne le monde

Dans le cas des politiciens achetés aux États-Unis, le rôle de l’argent est évident et démontrable par des faits concrets — comme on l’a vu plus haut. Les “services” des élus sont achetés au vu et au su de tous.

Les médias occidentaux prétendent régulièrement être indépendants. Pour moi, la manière perverse dont ils couvrent le génocide prouve exactement le contraire : la plupart sont contrôlés par leurs annonceurs et des soutiens discrets. Je ne peux pas vous en dire plus sur la nature précise de ces influences, car Forum Geopolitica n’accepte aucun revenu publicitaire. Sans cette règle, nous ne pourrions tout simplement pas faire notre travail.

Mais la véritable indépendance a un prix. Si l’on doit entretenir des villas, des résidences secondaires et accumuler les frais de voyage — parce que le luxe devient la norme — alors, en tant qu’éditeur, on doit disposer de fonds privés suffisants pour soutenir un tel style de vie sans dépendre de la publicité. Autrement, on dégénère rapidement en ce que l’on prétend ne pas être : un complice acheté.

Conclusion

À quelles conclusions peut-on parvenir après avoir été confronté à tant de mal, de duplicité et de corruption ?
Il serait malhonnête et naïf de choisir des mots de réconciliation ou d’espérer que les coupables se repentiront — car ils ne le feront pas.

Si l’on appliquait les principes du statut du Tribunal de Nuremberg et le jugement de 1946, les institutions suivantes et leurs responsables devraient répondre de leurs actes et s’attendre à la peine maximale : en premier lieu, le gouvernement israélien, les services de renseignement et l’armée — les exécutants directs du génocide. Viennent ensuite les responsables politiques occidentaux qui ont rendu ce bain de sang possible sur les plans politique, économique et militaire. Mais il convient de souligner tout particulièrement le rôle des médias comme complices. Sans leur couverture volontairement trompeuse et manipulatrice, les populations occidentales n’auraient jamais été conditionnées à tolérer ces crimes, et encore moins à les soutenir.

Contrairement à la Shoah, ce génocide est commis au grand jour et soutenu et encouragé par les politiciens et les médias occidentaux. La société occidentale est donc tellement dégénérée qu'elle ne sera probablement pas en mesure de mobiliser l'énergie nécessaire à un processus de purification tel qu'un tribunal.

Je refuse simplement d’accorder à des États sans mémoire historique, ainsi qu’aux organisations et entreprises impliquées, le moindre droit moral à l’existence. Si l’humanité est incapable de mettre un terme à l’action de créatures et d’institutions aussi monstrueuses, il faut s’interroger sur la viabilité de ce que nous appelons civilisation. Sans un minimum d’humanité et de justice, aucun système social ne peut — ni ne doit — survivre.

La civilisation signifie également que les personnes directement touchées par un génocide ont le droit d'utiliser tous les moyens à leur disposition pour se défendre contre les auteurs de ces crimes. Cela signifie tout simplement que les médias et leurs représentants qui soutiennent le génocide sous quelque forme que ce soit devraient être bannis par l'ostracisme social. Ils devraient mourir seuls, sans jamais être entendus à nouveau, dans le cachot de la solitude.

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«Génocide comme "légitime défense" — Les médias occidentaux complices du génocide à Gaza»

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