
Ni communiste ni capitaliste — le modèle méritocratique unique de la Chine
Presque tout ce que les médias occidentaux racontent sur la Chine est faux à y regarder de près : non, il n’existe pas de « système de crédit social ». Et non, le président chinois n’a pas peur de Winnie l’Ourson.

Des faits plutôt que des mythes : la pandémie en Chine
Les récits habituels autour de la pandémie sont tout aussi trompeurs. La Chine n’a pas imposé de « confinement total », et ni le port du masque ni la vaccination n’y étaient obligatoires pour tous. Jerry Grey, qui a parcouru à vélo des milliers de kilomètres et des dizaines de villes pendant la période du Covid, l’a confirmé dans une interview.
Diversité et liberté culturelle
Un autre exemple est celui du Xinjiang : les Ouïghours et les Kazakhs que j’y ai récemment rencontrés préféraient — et parlaient souvent mieux — leurs langues maternelles que le mandarin. Contrairement à des millions d’Ukrainiens russophones à qui l’on refuse la libre expression de leur culture et de leur langue, les minorités du Xinjiang peuvent préserver et célébrer ouvertement leurs identités. La signalétique et la langue ouïghoures sont visibles partout, et les communautés locales peuvent librement pratiquer leurs traditions et entretenir leur héritage linguistique.

Liberté économique plutôt que dictature du Parti
L’économie chinoise n’est pas freinée par le Parti communiste. Au contraire, Jensen Huang, fondateur et PDG de NVIDIA — leader incontesté du marché des puces utilisées pour l’IA et le deep learning — a décrit la Chine comme « peu régulée », autrement dit un environnement où les entrepreneurs bénéficient de plus de liberté qu’aux États‑Unis, et bien davantage qu’en Allemagne.
Tout cela est rarement — voire jamais — mentionné dans les médias occidentaux.
Censure en Chine ? Vérité en Occident ? Regardez de plus près !
« Nous pouvons le faire », promettait la chancelière Angela Merkel. Pourtant, plus d’un million de personnes sont arrivées — persécutés, prétendus réfugiés et migrants économiques — beaucoup attirés par les avantages de l’État‑providence allemand. Le problème : nombreux sont ceux qui ont montré peu de volonté de s’intégrer. La promesse de Merkel s’est avérée vide : l’Allemagne a échoué.
La Chine ? Très différente. Pas d’immigration massive, pas de coups d’État, pas de milices meurtrières, pas de déstabilisation des pays voisins. Pas de bombardements, pas de chaos. À la place : des investissements dans le développement régional.
Les médias occidentaux restent stupéfaits. Selon leur vision du monde, les réseaux sociaux chinois sont strictement censurés et la dissidence réprimée avec brutalité — pourtant, ils ne peuvent ignorer l’énorme débat suscité par le « visa K » de Pékin destiné aux diplômés étrangers scientifiques et techniques. Ce dispositif, visant à attirer des talents d’élite sans offre d’emploi préalable, a déclenché d’intenses discussions en ligne, générant des centaines de millions de vues. CNN a reconnu : « Les discussions autour de la catégorie de visa K ont dominé les réseaux sociaux ces derniers jours, avec des hashtags en tête des tendances totalisant environ un demi‑milliard de vues en seulement deux jours. » Les citoyens ont exprimé des préoccupations claires et légitimes concernant l’emploi, l’éducation et l’équité — des faits que les médias occidentaux sont réticents à reconnaître.

CNN, la BBC et même le South China Morning Post rapportent de manière sélective, ne voyant que ce qu’ils veulent voir : une « Chine autoritaire » où personne ne pourrait s’exprimer. Ils reconnaissent l’existence d’un débat public — pour aussitôt affirmer qu’il est strictement contrôlé. Lorsque le People’s Daily a répondu aux préoccupations citoyennes, montrant que la direction écoute, les médias occidentaux l’ont automatiquement qualifié de propagande.
Ce que les médias occidentaux refusent d’admettre : en Chine, le débat et la critique existent. En Occident, la dissidence bute contre un mur de propagande guerrière. Remettez en question les conflits sans fin, et les « experts » vous expliquent pourquoi la peur, les ennemis et la guerre permanente sont indispensables.

En résumé : en Chine, les puissants écoutent. En Occident, les citoyens n’entendent que ce qu’on leur impose. Quiconque remarque ce contraste voit clairement qui est réellement informé — et qui est systématiquement trompé.
De la planification centrale à la puissance économique mondiale
Il y a cinquante ans, la vie économique en Chine et en Union soviétique était dictée par des planificateurs centraux. Aujourd’hui, la Chine est le plus grand exportateur mondial et pleinement intégrée au capitalisme de marché global. Mais que signifie exactement « socialisme aux caractéristiques chinoises » ?
L’économie conduite par les maires : dynamisme local au service de la puissance nationale
Dans The New China Playbook: Beyond Socialism and Capitalism, la professeure chinoise Keju Jin, formée à Harvard, décrit un système qu’elle appelle « l’économie conduite par les maires » : les responsables locaux rivalisent pour promouvoir des entreprises privées en accord avec les objectifs du Parti communiste. Ils aident ces entreprises à obtenir des terrains, des sites de production, des prêts bancaires, des réductions fiscales et d’autres avantages. Chaque plan quinquennal fixe de nouvelles priorités — de la croissance économique et la protection de l’environnement à la promotion des microprocesseurs et de l’IA — et les responsables sont rigoureusement évalués sur les résultats obtenus. Un succès exceptionnel peut mener à une promotion.

Méritocratie plutôt qu’oligarchie
Le Parti fixe les grandes orientations stratégiques, mais leur mise en œuvre repose sur une dynamique d’interaction entre entreprises privées, entreprises publiques et autorités locales — toutes en compétition pour atteindre des objectifs ambitieux. Même les entreprises publiques fonctionnent selon les règles du marché. Il y a vingt ans, le PDG d’une grande entreprise publique me confiait : « Mon rôle est d’assurer une rentabilité durable, une innovation continue des produits et une satisfaction client mesurable. Si nous échouons, je perds mon poste. »

Performance, prospérité et stabilité pour tous
Ce système a fait de la Chine l’une des économies les plus dynamiques du monde, portée par une innovation incessante et des percées technologiques. Dans le même temps, la direction vise à réduire les inégalités de richesse et à atteindre la « prospérité commune » (共同富裕, gòngtóng fùyù).
Contrairement aux plutocraties occidentales dominées par des oligarques, la Chine se présente comme une méritocratie — un thème que j’ai exploré dans mon article When Imperial China Had a Vietnamese Prime Minister.
John L. Thornton, ancien président de Goldman Sachs Asia, qui rencontrait régulièrement de hauts responsables chinois, affirmait : « Le PCC fonctionne davantage comme une élite méritocratique que comme un parti traditionnel — comparable au mandarinat historique. Il est orienté vers la performance, à l’image de l’armée américaine. »
En Chine, seuls les plus compétents progressent. Les candidats à la fonction publique doivent réussir l’examen national (公务员考试, Gōngwùyuán Kǎoshì), qui évalue les connaissances générales, le droit, la langue, les capacités d’analyse et, selon le poste, des compétences professionnelles spécialisées. Les promotions reposent elles aussi sur le mérite — déterminées par les résultats plutôt que par la naissance ou l’influence.
L'Empire du Milieu démontre que dynamisme économique, innovation technologique et stabilité politique ne sont pas incompatibles. Les responsables locaux, les entreprises privées et les entreprises publiques rivalisent pour obtenir des résultats mesurables, stimuler la croissance et l’innovation, et poursuivre la prospérité pour tous. Les minorités préservent librement leur culture et leur langue, tandis qu’en Occident, la politique est dominée par les milliardaires, les élites médiatiques et un climat de méfiance généralisée.
Contrairement à la classe moyenne chinoise, en croissance continue et prospère — la plus importante du monde — la classe moyenne occidentale se rétrécit, et la démocratie dérive vers l’oligarchie.
Pour comprendre la Chine, il faut aller au‑delà des gros titres. Apprendre de la Chine, c’est apprendre à réussir — un clin d’œil à l’ancien slogan soviétique, tout en reconnaissant que la Chine a tracé sa propre voie, de manière décisive et précoce. La question est simple : ne devrions‑nous pas, au moins un peu, nous inspirer d’un modèle qui fonctionne ?
«Ni communiste ni capitaliste — le modèle méritocratique unique de la Chine»