
L’Europe a recraché le sionisme
La toux de l’Europe
L’Europe a recraché le sionisme,
comme ses rois ont recraché l’hémophilie,
comme ses châteaux ont dégorgé leurs poux.
Pas une libération.
Pas un salut.
Seulement l’Europe qui crache des siècles de haine
dans le jardin des autres.
Mille ans d’horreur
Pendant mille ans —
des ghettos, des bûchers, des crânes rasés,
des marchés remplis de cris.
Et quand vint la Shoah —
chef-d’œuvre européen du massacre de masse —
l’Europe se noya dans la culpabilité.
Mais elle ne céda pas Berlin.
Ni Vienne.
Ni Londres.
Non. L’Europe fit ce qu’elle fait toujours :
déporter.
La déportation est le langage d’amour de l’Europe.
Des paysans affamés ? Envoyés aux colonies.
Des prisonniers ? En Australie.
Les Juifs ? En Palestine.
Toujours le même tour.
À chaque fois.
L’Europe recrache ses ordures
et fait suffoquer les autres.
Et regardez qui tousse —
des rois incestueux,
des nobles couverts de vermine,
des paysans qui se lavaient une fois l’an.
Des villes puant la peste et la pisse.
La naissance du sionisme
De ce marécage de syphilis et de gale
émergea le sionisme —
non pas comme une liberté,
mais comme une glaire,
crachant sur le Moyen-Orient.
L’audace coupe le souffle.
L’Europe a massacré les Juifs pendant des siècles.
L’Allemagne a perfectionné l’art.
Puis elle remit les cendres à la Palestine :
Tenez. À vous de gérer ça !
Les croisades.
Les colonies.
Les navires d’esclaves.
Les goulags.
Les camps.
L’apartheid.
Le sionisme n’est qu’une tumeur de plus
sur le corps malade de l’Europe.
Sécurité ? Ou survie de qui ?
Et quand ils disent que c’est pour la « sécurité » ?
Rappelez-vous —
l’Europe ne fabrique pas de sécurité.
L’Europe fabrique de la survie.
Sa survie.
Aux dépens de tous les autres.
Voilà le continent
qui n’a pas su préserver ses rois de l’inceste,
ses paysans des puces,
ni ses mains du génocide.
Et maintenant, il vomit le sionisme
sur toute la Palestine.
Réfléchissez-y un instant.
L’ironie de l’ignorance
Beaucoup d’Européens blancs — les Allemands en particulier — nourrissent un profond mépris pour les Palestiniens musulmans et chrétiens, pour les Arabes, pour les musulmans. Ils ricanent avec la même ignorance irréfléchie que leurs ancêtres, sans voir une ironie historique monumentale : alors que l’Europe médiévale croupissait dans la boue féodale, peinant à survivre, le monde arabo-islamique flamboyait dans son Âge d’or. C’est cette civilisation même qui porta la torche ayant plus tard embrasé la Renaissance européenne.
Considérons l’héritage qu’ils rejettent si facilement :
Le langage de la logique : l’algèbre, les algorithmes, les chiffres arabes — y compris le concept révolutionnaire du zéro — qui forment le socle de toutes les mathématiques et de toutes les sciences modernes.
Les fondements de la médecine : l’invention du système hospitalier, de vastes encyclopédies médicales, et des traités chirurgicaux restés la référence en Europe pendant des siècles.
L’innovation et la technologie : des avancées décisives en optique, en astronomie, les moulins à vent, des horloges hydrauliques sophistiquées, et même les premiers prototypes de la robotique naquirent du monde islamique.
Les gardiens du savoir : la Maison de la sagesse de Bagdad n’était pas une simple bibliothèque ; c’était un phare où la sagesse grecque, persane et indienne fut préservée, enrichie, puis restituée à une Europe qui l’avait oubliée.
En résumé : tandis que l’Europe sommeillait dans ses Âges obscurs, le monde islamique éveillait sans relâche la science, l’architecture, la médecine et la philosophie. Le mépris européen n’est pas que du préjugé : c’est de l’ignorance historique.
Du Grand Reich au Grand Israël
Et aujourd’hui — à présent — l’Allemagne marche au pas avec le Grand Israël, refusant aux Palestiniens ne serait-ce qu’un fragment d’État.
Pourquoi l’Allemagne n’a-t-elle pas cédé une partie de son propre territoire ?
Pourquoi ne pas avoir appelé Hambourg « Nouvelle Jérusalem » ?
Cela aurait été juste.
Après tout — la plupart des Juifs étaient européens, beaucoup allemands, ou issus de leurs lignées.
Et comme le souligne le professeur Roy Casagranda :
la majorité des Palestiniens sont de descendance juive —
plus « juifs » ethniquement que nombre des Juifs européens et américains
qui ont fondé Israël.
Ainsi, chaque fois qu’un Palestinien est tué par un Israélien,
c’est une personne plus juive
qui est assassinée par une personne moins juive.
La dernière ironie de l’Europe
Et voici la dernière ironie de l’Europe.
Elle a brûlé ses Juifs pendant des siècles,
parachevé le génocide avec la précision et la minutie allemandes,
et puis — au lieu d’expier sur son propre sol —
l’Allemagne a exporté son crime,
sa culpabilité,
sa maladie,
sur la Palestine.
Soyons clairs :
le sionisme n’est pas le salut juif.
C’est l’absolution européenne.
Une toux coloniale déguisée en libération.
Chaque colonie est un déni de l’Allemagne.
Chaque mur est sa lâcheté.
Chaque massacre est son crime inachevé.
Et chaque fois qu’un Palestinien est abattu, bombardé, enterré ou affamé, ce n’est pas seulement la Palestine qui saigne.
C’est la preuve, gravée dans le sang,
que la maladie de l’Allemagne ne s’est jamais guérie.
Elle n’a fait que trouver un nouveau corps à infecter.
«L’Europe a recraché le sionisme»