L'illusion du progrès
Cet essai est né d’un sentiment de rejet, à la suite d’une lecture estivale présentant le progrès comme une vertu et le capital-investissement (private equity) comme son incarnation suprême. Chaque paragraphe reprenait le même langage pieux, invoquant « l’amélioration durable », « le bénéfice sociétal » et « la création de valeur à long terme », comme si l’effet de levier, le démantèlement d’actifs et les manipulations comptables relevaient désormais de la morale. Je me suis senti révolté non seulement par l'hypocrisie, mais aussi par le vide de ce discours. Dans notre société hyper-financiarisée, nous en sommes venus à confondre évaluation et valeur, activité et réussite. Le mot « progrès » a été exploité pour justifier tout ce qui bouge, peu importe ce que cela détruit. Ce qui suit est un refus de se plier à l'idée que plus d'argent est synonyme de progrès. Si cet essai a une intention, c'est le mépris des slogans insignifiants qui passent pour des réflexions, et de la théorie creuse qui confond ingénierie financière et amélioration humaine.
"L'illusion est le premier de tous les plaisirs."
Voltaire. La Pucelle d’Orléans. Édition London: 1756. Epilogue.
Autrefois, le progrès signifiait une conquête tangible de la nécessité — quelque chose que l’on pouvait voir, toucher et réparer. Il racontait l’histoire d’hommes et de femmes maîtrisant la nature par l’invention : la charrue qui transformait la survie en surplus, la boussole qui ouvrait les mers, l’imprimerie qui libérait le savoir des cloîtres. Chaque avancée élargissait le cercle de la liberté et donnait forme à l’essor de la civilisation.
Les XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles accélérèrent cet essor. La vapeur compressait les distances, le fer reliait rivières et continents, et le télégraphe portait la pensée à la vitesse de la lumière. Le gaz et l’électricité prolongeaient le jour, tandis que l’eau potable, l’assainissement et la médecine repoussaient la mort aux confins de la vie quotidienne. Le progrès se mesurait aux moteurs construits, aux briques posées, aux maladies vaincues. Il était visible, tangible et inscrit dans la pratique.
De plus, les résultats étaient tangibles. Entre 1800 et 1900, l’espérance de vie moyenne en Europe occidentale passa d’environ 35 à 55 ans. Les salaires réels triplèrent à peu près. L’alphabétisation s’étendit d’une minorité à la grande majorité de la population. Le salaire d’un ouvrier d’usine permettait d’acheter plus de nourriture, de vêtements et de confort que celui d’un artisan un siècle plus tôt. Une maison offrait eau courante, chauffage et électricité, tandis qu’au début du XXᵉ siècle, les transports et les communications devenaient accessibles à tous. Le progrès n’était pas une abstraction : il pouvait se compter et se mesurer.
Derrière ces réalisations visibles se cachait un ordre invisible. L’entreprise reposait sur l’épargne ; l’épargne dépendait de la retenue. L’argent honnête était rare, échangeable et réel. Il reliait l’effort à la récompense et la production à la valeur. Le monde était construit par ceux qui produisaient avant de consommer. Le crédit, lui aussi, était un pont entre le travail passé et la création future, et non une source de mouvement perpétuel. L’argent et les biens se déplaçaient en harmonie : chaque billet représentait quelque chose de gagné, quelque chose de construit.
Lorsque les nations construisaient des chemins de fer ou franchissaient des océans, elles le faisaient avec le capital épargné par leurs citoyens. Autrement dit, les plaisirs différés se transformaient en acier et en pierre. Des inventeurs comme Watt ou Edison faisaient progresser non la spéculation, mais le service. Leur génie enrichissait la vie commune. Le marché libre n’était pas encore un casino mais une arène d’utilité, où la prospérité suivait la contribution. Et oui, le profit était la preuve d’avoir répondu à un besoin réel.
Au début du XXᵉ siècle, le progrès était devenu un paysage visible dans les poteaux télégraphiques, les tramways et l’éclairage électrique. Il portait une confiance presque morale : l’homme, guidé par la raison et l’effort, pouvait améliorer le monde dans sa substance, et non seulement en apparence. Henry Grady Weaver nous rappelle que le moteur du progrès n’était pas l’énergie du charbon ou du pétrole, mais l’homme lui-même — son imagination disciplinée par la liberté. Lorsqu’il perdait foi en cette liberté, ses machines survivaient à son esprit.[i]
Hans-Hermann Hoppe nous rappelle dans A Short History of Man que, pendant la majeure partie de l’histoire humaine, le progrès signifiait apprendre à agir rationnellement dans des limites — utiliser l’intelligence, la prévoyance et la coopération pour transformer la rareté en suffisance. Cela exigeait discipline, prudence et volonté de vivre dans les limites.[ii]
Les véritables avancées de l’humanité — de la culture à l’industrie — n’étaient pas seulement des cadeaux de l’invention, mais de l’ordre moral : la découverte que la propriété, la famille et l’épargne pouvaient lier l’effort aux conséquences et transformer la rareté en suffisance. Le progrès était d’abord un accomplissement de caractère avant d’être une mesure de production. Il s’agissait de l’amélioration constante de la vie par des vertus qui reliaient l’action à ses conséquences : la prévoyance, la propriété, la responsabilité et la protection de ce que l’on construisait.
Pourtant, au début du XXᵉ siècle, ce sens ancien du progrès — ancré dans le travail, la discipline et l’amélioration tangible de la vie — commençait déjà à s’effacer. Les fondements moraux qui reliaient jadis la vertu à la croissance commençaient à se détériorer. Le mot lui-même fut capturé par un nouveau credo — qui confondait abstraction et accomplissement, mouvement et amélioration. Peu à peu, les moyens de création se transformèrent en moyens de spéculation.
Quand la finance remplaça la production
L’époque de la production matérielle, qui avait construit des ponts, des navires et des centrales électriques, entrait dans le XXᵉ siècle avec une foi inébranlable dans son propre élan. Pourtant, sous la surface, la structure de l’entreprise était déjà en train de changer. Les outils de la finance — crédit, marchés de capitaux et comptabilité — avaient été inventés pour financer la production, mais ils commencèrent à évoluer plus vite que la production qu’ils étaient censés servir.
Au début de l'ère industrielle, l'argent et les marchandises circulaient ensemble. Le banquier était le gestionnaire des économies accumulées, et la bourse était le lieu de rencontre entre les épargnants et les entrepreneurs. L'investissement était une forme de partenariat entre le travail, l'innovation et le capital. Mais au fil du siècle, la finance s'est détachée de ses fondements matériels. Les créances sur papier se sont multipliées bien au-delà du stock de biens tangibles. L'abstraction qui avait autrefois facilité le commerce a commencé à le définir.
Deux révolutions accélérèrent cette séparation. La première était monétaire : l’abandon progressif de l’ancrage de la monnaie dans la valeur réelle. La convertibilité céda la place à la confiance ; la création de crédit remplaça l’épargne. Comme l’observe Hans-Hermann Hoppe, lorsque la monnaie cesse d’être ancrée dans la valeur réelle, la préférence temporelle de la société augmente inévitablement : le futur est déprécié, la patience cède à l’immédiat, et la vision à long terme du constructeur fait place à la vision à court terme du commerçant.[iii]
La seconde révolution était institutionnelle : l’essor des sociétés dont la valeur reposait moins sur ce qu’elles produisaient que sur ce que les autres croyaient qu’elles valaient. La comptabilité, autrefois enregistrement des faits, devint le vecteur des anticipations.
Au milieu du XXᵉ siècle, les profits ne nécessitaient plus de production au sens traditionnel. Les bilans pouvaient croître par l’endettement ; les cours des actions pouvaient augmenter par fusions, acquisitions et, plus tard, rachats d’actions. La spéculation sur les instruments financiers rivalisait avec les industries dont ces titres représentaient la valeur.
Murray Rothbard avertissait qu’une telle inflation monétaire n’enrichit pas la société dans son ensemble, mais transfère sa substance — silencieusement et systématiquement — des producteurs et épargnants vers ceux qui sont les plus proches de la source du nouveau crédit. Ce qui apparaît comme croissance est, en vérité, une redistribution masquée par la hausse des prix et l’expansion des bilans.[iv]
En fin de compte, cette transformation redéfinit ce que la société entend par « croissance ». La prospérité de l’industriel reposait jadis sur sa capacité à fabriquer et vendre des biens utiles ; celle du financier dépend désormais des mouvements dans le domaine des symboles — taux d’intérêt, valorisations, produits dérivés et anticipations. L’apparence de richesse devient un substitut à la richesse elle-même.
Ce changement modifia également l’horizon temporel de l’entreprise. Une usine exigeait des années d’investissement patient, tandis qu’un produit financier pouvait être inventé et vendu en quelques semaines. La vision à long terme du constructeur céda à la vision à court terme du commerçant. Les marchés récompensaient l’agilité, non la durabilité. La capacité d’arbitrer, de restructurer ou de reconditionner des actifs fut considérée comme une compétence supérieure au travail lent de conception et de fabrication.
Dans ce contexte, le langage de la production a cédé la place à celui des rendements. L'efficacité a été redéfinie comme la réduction des coûts plutôt que la création de valeur. Des secteurs entiers ont été réorganisés dans le but d'optimiser les bilans plutôt que de favoriser le progrès technologique. Une entreprise pouvait réduire ses effectifs, externaliser ses usines et continuer d'être félicitée pour avoir « libéré la valeur actionnariale ». Le succès ne se mesurait plus à l'aune de ce qui avait été construit ou amélioré, mais à celle de la capitalisation boursière.
Le prestige culturel de la finance augmenta parallèlement. Le banquier et le gestionnaire de fonds remplacèrent l’ingénieur et le commerçant comme modèles de réussite. La vie économique migra des ateliers vers les écrans ; des choses vers les chiffres. Le profit devint une fin en soi, détaché de l’activité humaine qui le justifiait autrefois. La finalité de l’entreprise — répondre aux besoins par la production — fut éclipsée par la recherche perpétuelle du gain financier.
Dans ce nouvel ordre, même l'argent a perdu sa solidité. Il n'est plus le reflet des efforts passés, mais l'anticipation des politiques futures. La création de crédit, qui servait autrefois de pont entre l'épargne et l'investissement, s'est transformée en un processus qui se reproduit de lui-même : de nouvelles dettes pour soutenir les anciennes, de nouvelles liquidités pour soutenir les valorisations. Guido Hülsmann a plus tard décrit cela comme le risque moral de la monnaie fiduciaire. C'est-à-dire un régime dans lequel des mesures de valeur falsifiées érodent le lien entre l'action et la conséquence, permettant à des sociétés entières de consommer l'illusion de la richesse tandis que leur capital réel se dégrade silencieusement [v] . En effet, le système pouvait croître sans rien construire, tant que la confiance était maintenue.
Ainsi, l’illusion prit forme. La finance, qui avait commencé comme servante de la production, en devint la maîtresse. La fabrication des biens recula derrière la fabrication des prix. L’expansion du crédit fut célébrée comme progrès, et la multiplication de la richesse papier comme preuve de prospérité. L’ancienne séquence — épargner, investir, produire, profiter — fut inversée. Ce qui avait été jadis une mesure d’accomplissement devint son objet. Le monde entra dans une ère où l’acquisition d’argent, détachée de tout but matériel, fut confondue avec le progrès lui-même.
Mesures trompeuses — Pourquoi le PIB induit en erreur
L’illusion du progrès a trouvé son déguisement le plus durable dans le langage des mesures. Les chiffres remplacèrent le jugement, et le produit intérieur brut devint l’idole suprême de la vie économique. Conçu dans les années 1930 pour estimer la production de guerre et la capacité industrielle, le PIB n’a jamais eu pour vocation de représenter le bien-être humain ou l’avancement de la civilisation. Il comptait la production au service de la mobilisation, non de la prospérité. Pourtant, au fil du temps, cet indicateur d’urgence en vint à définir le progrès lui-même.
Le PIB mesure la vitesse de l’activité, non la valeur ou la finalité de ce qui est fait. Il comptabilise chaque transaction comme croissance, qu’elle serve à construire un pont ou à en détruire un, qu’elle cultive un sol ou l’épuise. L’abattage d’une forêt, la réparation de ses dégâts dus aux inondations et les procès qui s’ensuivent s’ajoutent tous au total. Destruction et reconstruction apparaissent comme des booms jumeaux. Aussi absurde que cela puisse paraître, dans cette arithmétique, une société peut se dépenser pour parvenir à une richesse apparente.
Comme l’ont noté des économistes sérieux, l’aveuglement du PIB dépasse les dimensions morales et qualitatives pour toucher la structure même de l’économie. Il mesure les résultats finaux sans tenir compte des chaînes de production complexes qui les soutiennent. Comme l’a observé Mark Skousen, le Gross Output — ce qu’il appelait « la ligne du haut » de la comptabilité nationale — capture cette architecture cachée, tandis que le PIB n’enregistre que la « ligne du bas ». Le résultat est un mirage statistique : l’activité semble saine alors que la structure du capital se déforme. Sous l’effet du crédit facile, le PIB gonfle non par profondeur productive mais par distorsion monétaire, confondant inflation et mauvais investissements avec prospérité.[vii]
Cette illusion s’aggrave parce que le PIB ne distingue pas entre création et consommation, entre formation réelle de capital et liquidation du passé. Il enregistre le mouvement, non le sens. Lorsqu’une entreprise emprunte pour racheter ses propres actions, le PIB augmente. Lorsque la spéculation financière se multiplie sans produire le moindre bien ou service, le PIB augmente encore. Ainsi, le volume des transactions est pris pour la création de richesse.
Ces agrégats séduisent les décideurs politiques en leur faisant croire que l’économie peut être gérée comme une machine unique. Friedrich Hayek appelait cela le fatal conceit — la croyance que l’action humaine dispersée peut être guidée par des cadrans statistiques. Augmenter le PIB est facile : emprunter, dépenser, gonfler et compter. Mais ce que ces politiques augmentent en chiffres, elles le détruisent souvent en substance. Les ponts se dégradent, les salaires réels stagnent, et le tissu vivant de la société est consommé pour soutenir l’illusion de croissance.
Là où le progrès mesurait autrefois l’amélioration de la qualité de vie et des institutions, il mesure désormais seulement la quantité et la vitesse. Ce n’est qu’une illusion soutenue par la politique et la finance.
Sous ces fausses mesures, même le déclin apparaît comme progrès. Catastrophes, plans de sauvetage et guerres peuvent tous gonfler les totaux. Une nation qui emprunte et dépense au-delà de ses moyens semble plus « dynamique » qu’une nation qui épargne et répare. Plus l’économie se finance, plus sa croissance rapportée est grande — car elle considère le chiffre d’affaires et la spéculation comme de la production elle-même.
Ainsi, un outil conçu à l’origine pour l’administration est devenu un masque pour la détérioration. Le PIB ne peut pas nous dire si nous progressons réellement ou si nous accélérons simplement vers l’épuisement.
Quand tout devient un investissement
De nos jours, presque rien n’échappe à la grammaire de la finance. Ce qui a commencé comme le détachement de l’argent par rapport à la matière est devenu le détachement de la valeur par rapport à la vertu. Le vocabulaire du capital gouverne désormais presque tous les domaines de la vie : l’art devient une classe d’actifs, l’éducation un marché de diplômes, la nourriture un instrument de branding, et même le loisir une forme d’exposition compétitive. Le mot même « investissement » s’est gonflé pour inclure toute poursuite promettant un avantage, qu’elle produise ou non quelque chose de véritablement utile.
Le private equity en est l’expression la plus pure. Ses outils — effet de levier, optimisation et sortie — appartiennent à un monde où le temps est conquis et les conséquences différées. Les entreprises autrefois construites pour durer sont désormais conçues pour être vendues. L’accumulation lente de réputation du maître artisan est remplacée par l’extraction rapide de rendement du manager. Quand chaque entreprise doit se justifier par la « création de valeur pour l’actionnaire », la distinction entre gestion responsable et exploitation s’effondre. Le résultat n’est plus la création, mais la conversion de la substance en symboles, et de la permanence en liquidité.
La même logique s’applique à l’ordinaire. La nourriture, dépouillée de saison et de lieu, devient un dérivé de chimie et de logistique. L’éducation, autrefois culture de la compréhension, devient une spéculation financée par la dette sur l’employabilité. La financiarisation de tout n’est pas seulement un développement économique, mais métaphysique : elle nous apprend à voir le monde non comme un patrimoine à entretenir, mais comme un bilan à gérer.
Ici se révèle l’inversion morale de notre époque. L’argent, qui était autrefois le serviteur du but, est devenu sa mesure. Le yacht plus grand, l’avion plus rapide, la « fortune nette » plus élevée — ce ne sont pas des symboles d’abondance mais de dislocation. Ils marquent la distance entre possession et paix. La poursuite du toujours plus a remplacé la question du « pourquoi ». Et lorsqu’une civilisation oublie de se poser cette question, elle continue de progresser techniquement tout en déclinant en sagesse.
Une politique d’investissement honnête à notre époque ne peut se fonder sur des prévisions ou l’effet de levier, mais sur la conscience. La véritable mesure du rendement est l’endurance : ce qui subsiste lorsque la mode est passée, ce qui sert lorsque la spéculation s’achève. Le capital qui soutient le sens — institutions, compétences et relations — perdure bien au-delà de tout ce qui ne fait qu’inflationner les prix. Investir correctement, c’est aligner l’argent sur le but, traiter le gain comme le serviteur de la continuité plutôt que comme son substitut.
Si le progrès doit renaître, ce sera lorsqu’on comprendra qu’il ne consiste pas en l’accélération infinie du changement, mais en la préservation du sens dans le temps. Il ne s’agit pas d’une ligne ascendante sur un graphique, mais d’un cercle qui perdure.
Ce n’est que lorsque l’argent mesurera le service, et que le succès sera jugé par ce qui est construit et préservé plutôt que par ce qui est échangé ou exposé, que le progrès cessera d’être une illusion — et redeviendra, une fois encore, un accomplissement de caractère.
[i] Henry Grady Weaver. The Mainspring of Human Progress. Foundation for Economic Education, 1953. https://mises.org/library/book/mainspring-human-progress.
[ii] Hans-Hermann Hoppe. A Short History of Man: Progress and Decline. Mises Institute, 2015. https://mises.org/library/book/short-history-man-progress-and-decline.
[iii] Hans-Hermann Hoppe. Democracy: The God That Failed: The Economics and Politics of Monarchy, Democracy, and Natural Order. Transaction Publishers, 2001.
[iv] Murray N. Rothbard. What Has Government Done to Our Money? 4th ed., Mises Institute, 1990.
[v] Jörg Guido Hülsmann. The Ethics of Money Production. Ludwig von Mises Institute, 2008.
[vi]Elizabeth Dickinson. “GDP: A Brief History.” Foreign Policy, January 3, 2011. https://foreignpolicy.com/2011/01/03/gdp-a-brief-history/
[vii] Quoted in Mark Gertsen “Interest Rates, Roundaboutness, and Business Cycles: An Empirical Study.” Quarterly Journal of Austrian Economics, vol. 22, no. 3, Fall 2019, pp. 311–335.
«L'illusion du progrès»