L'effondrement du récit sur "l'effondrement de la Chine"

L'effondrement du récit sur "l'effondrement de la Chine"

J'ai passé plusieurs semaines en Chine, m'attendant à trouver des signes d'une crise actuelle ou imminente. Au lieu de cela, j'ai été témoin d'un avenir qui se dessinait à une vitesse vertigineuse.
Felix Abt
jeu. 21 août 2025 420 0

Ce que j'ai observé sur le terrain : de nombreux restaurants animés, un tourisme vers l'étranger en plein essor, des exportations record, et des trains à grande vitesse bondés.

D'ici la mi-2025, environ 130 millions de touristes chinois devraient avoir voyagé à l'étranger—une augmentation de 28% par rapport à 2023 et une reprise significative par rapport aux plus bas niveaux de la pandémie. Pendant ce temps, le FMI a relevé ses prévisions de croissance du PIB pour la Chine en 2025 à 4,6%, la plus importante révision à la hausse parmi les grandes économies, citant les mesures de relance économique, la robustesse des exportations high-tech, et la force de secteurs tels que les technologies vertes, les biopharmaceutiques, et la fabrication de pointe.

« China crisis » — un gros titre chéri en Occident. Voici comment « Economics Observatory », une source de référence pour les « analyses » sur la Chine des médias occidentaux, se décrit : « Notre objectif est de fournir des réponses équilibrées et fiables aux questions sur l'économie. (...) L'équipe d'ECO est constituée de membres issus de différents pays et régions du Royaume-Uni, avec des centres à Bristol et à la London School of Economics. » L'analyse de la crise chinoise, made in Britain...

Sur le front des entreprises, Tesla et Apple perdent du terrain sur le marché chinois de plus en plus concurrentiel. La part de marché de Tesla a chuté de 7,8% à 6% face aux prix agressifs et à l'innovation des géants nationaux des véhicules électriques comme BYD et NIO. Apple, confronté à une concurrence intense de Huawei et Xiaomi, a fermé son magasin du Parkland Mall à Dalian — son tout premier retrait commercial en Chine — alors que les achats patriotiques et la domination technologique locale redessinent les tendances de consommation.

Concurrence la plus féroce, innovation la plus rapide — et oui, ma première bière au chocolat, c'était bien ici en Chine ! (en photo)

J'ai voyagé à travers plusieurs grandes villes et régions, et ce que j'ai vu ne ressemble en rien au récit occidental d'une « Chine en déclin ». Les restaurants étaient pleins, les magasins animés, les rames de métro bondées. Les consommateurs dépensaient librement, et on sentait une énergie positive. Ce fameux pessimisme ambiant ? Au mieux, des vœux pieux — qui ne se réaliseront pas.

Magasins bondés, foule compacte dans les allées. Il est intéressant de voir à quel point une « crise » ressemble à une frénésie consumériste (photo : Felix Abt).

Ce n'est pas à ça que ressemble l'effondrement de la Chine

Si l'économie chinoise s'effondre vraiment, elle a une étrange façon de le montrer. Une nation au bord du gouffre ne dégage pas un excédent commercial annuel de 11 000 milliards de dollars. Elle ne produit pas des voitures de classe mondiale, des robots industriels et des smartphones à des prix imbattables. Et elle ne dépense certainement pas des centaines de milliards de dollars en or — mois après mois — alors que les économies en effondrement sont censées en vendre.

Pourtant, voici les gros titres : La Chine en chute libre. L'Empire du Milieu proche du point de rupture. Juste à côté d'actualités sur sa dernière merveille ferroviaire à grande vitesse ou sa percée dans les véhicules électriques. C'est comme lire Un homme meurt dans un accident de voiture suivi de Le même homme remporte un marathon le lendemain.

L'économiste Louis-Vincent Gave, cofondateur de Gavekal Research, souligne une vérité simple : les voix les plus fortes prédisant l'implosion de la Chine sont souvent celles qui n'y ont jamais mis les pieds. Ceux qui s'y sont rendus récemment parlent de voitures volantes, de trains à 600 km/h et de systèmes fintech qui font paraître les applications occidentales dépassées. Le contraste est saisissant.

Oui, la Chine fait face à de véritables défis — notamment démographiques — mais c'est aussi le cas du Japon, de la Corée du Sud, de Taïwan et d'une grande partie de l'Europe. Des excédents commerciaux massifs ne sont pas des signes d'effondrement imminent ; ils sont des signes d'une compétitivité extraordinaire.

Ma glace, préparée par un robot sympathique. En Chine, la robotique dépasse le cadre des usines et s'invite dans la vie quotidienne des consommateurs (photo : Felix Abt).
Un robot barista chinois a préparé mon cappuccino avec précision, en y ajoutant une touche finale parfaite : un cœur dessiné dans la mousse de lait (Photo : Felix Abt).

Alors pourquoi le discours selon lequel « la Chine est finie » persiste-t-il ? Peut-être parce qu'il est réconfortant. Peut-être parce qu'il est rentable. Mais si vous croyez qu'une nation qui domine l'industrie manufacturière mondiale, innove à une vitesse vertigineuse et achète de l'or par cargaisons entières est sur le point de s'effondrer, posez-vous au moins la question suivante : cette histoire a-t-elle vraiment du sens ? Et si vous en avez assez de perdre votre temps et votre argent avec des médias qui diffusent une propagande absurde, vous feriez mieux de les ignorer à partir de maintenant.

La chute de la Chine ou son avenir ? Aperçu d'un événement majeur à venir

Les rues de Shenzhen : aucun être humain en vue, juste un robot qui glisse silencieusement (voir image ci-dessous), exécutant sa tâche avec une précision déconcertante et me poussant doucement sur le côté d'une voix enfantine.

L'avenir n'est pas en train d'arriver. Il est déjà là, mais pas en Occident.

(Photo: Felix Abt)
(Photos: Felix Abt)

Arrêtez de prédire l'effondrement de la Chine. Empêchez plutôt le vôtre !

Au lieu de se lamenter sans fin sur la Chine ou de recycler des histoires absurdes d'effondrement, l'Occident devrait faire son examen de conscience. La leçon est claire : si vous voulez de la force économique, une influence mondiale et une résilience à long terme, vous investissez. Vous investissez dans des infrastructures qui relient vraiment les gens et les marchandises. Vous investissez dans un système de santé qui maintient votre population en bonne santé et productive. Vous investissez dans l'éducation qui prépare la prochaine génération à rivaliser et innover. Vous investissez dans la recherche et la technologie qui repoussent les frontières plutôt que de les laisser à d'autres.

Les guerres — présentes ou futures — ne bâtiront jamais la prospérité ; seuls l'innovation et les investissements judicieux y parviennent. Pendant que la Chine construit discrètement des réseaux ferroviaires à grande vitesse, développe l'IA et ouvre la voie à de nouvelles industries, une grande partie de l'Occident gaspille ses ressources en gesticulations dans des conflits. Il est temps de se réveiller, d'arrêter de lire les gros titres catastrophistes et de commencer à construire l'avenir au lieu de craindre celui de quelqu'un d'autre. Le choix nous appartient : décliner par négligence, ou nous élever par la vision et l'action.

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